Free est un nouveau groupe de la scène hardcore straight edge du Massachusetts, plus précisément de New Bedford. Pour ceux et celles qui suivent la scène hardcore de Boston, les membres de Free, Austin Stemper, Kei Yasui, Patrick Flynn, Ryan Hudon et Shawn Costa ne devraient pas vous être très étrangers étant donné que c’est le même line up que Have Heart.
Free c’est Have Heart avec un nom diffèrent, un son plus agressif, lyriquement dans la même continuité que Have Heart, laissant de côté le thème straight edge pour aller plus en profondeur dans des textes prônant un changement social et une remise en question. Tout comme Have Heart, Free offre une qualité lyrical impressionnante, ne voulant pas seulement offrir une musique agressive, mais voulant aussi offrir un message. Pat Flynn dira en entrevue avec No Echo qu’il trouve important que les groupes d’une autre génération continuent de promouvoir des messages de résistances et et de dissidences pour inspirer les prochaines générations.

Le premier enregistrement de Free sort en 2015, leur Demo 2015.
La première chanson de l’album, Dedication, continue dans la même veine que des chansons comme The Unbreakable et Old Man II (Last Words and Lessons Learned) avec un message de compassion et d’empathie, de pouvoir voir ce qu’il y a de bien ou la plupart voie quelque chose de mal. D’être capable de tourner la page.
Make me strong
when I’m too weak
to see the good
in my enemy.
« The earth grows cold.
The heathen rage.
The story’s told.
Turn the page. »
Vow, la seconde chanson de l’album, est une critique de la scène hardcore où l’on voit de plus en plus de groupes avec des paroles vides, mais qui s’invente tout de même quelque chose à dire. Des messages vides de sens qui promouvoie une mise en valeur d’une «coolitude» et d’une attitude de «though», s’inventant même parfois un parcours pour justifier cette attitude. Des paroles et idées qui sont si loin des valeurs que promouvoie le hardcore comme la dénonciation des injustices et la lutte contre celles-ci. Les paroles de la chanson inversent cette situation, ce ne sont pas ceux qui voient les injustices et qui luttent contre celles-ci qui sont faibles, mais ceux qui se disent fort, mais qui bouchent leurs oreilles et détournent leur regard face à ces injustices.
Don’t you know we want something more?
Born, raised to defy you: The proud and privileged to-know-nothing-fools
and their empty, hollow, religion of cool –
when there’s a war of injustice and hurt out there:
the coward and cool sit back and block their ears.
But I can’t, I won’t, play deaf to the sound
of a culture with its head in the ground.

MA Flex continue dans la même lancée que Vow, sur ce que le hardcore a apporté au groupe, ce que leur scène locale leur a apporté et présente une certaine désillusion par rapport à comment celle-ci a évolué.
Yeah from YOU:
You didn’t teach me what to fucking wear,
you were the scene who showed me the courage to care,
not some tough guys or stuck-up motherfuckers.
What the fuck happened to you? Fuck your violence and culture of cool.
Massachusetts, I thought you were a scene of open minds & open hearts?
Was I a foolish kid or did you mean it? Show you mean it.
La dernière chanson de l’album, We Live Free, présente un idéal auquel le groupe aspire, un idéal présent depuis très longtemps dans leurs esprits et qui n’a jamais perdu de sa force. Un monde de liberté et d’égalité. C’est aussi un appel à lutter pour celui-ci, car pour paraphraser le célèbre anarchiste Pierre Kropotkine, «Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent».
When I was a kid, I’d sit alone, close my eyes and dream of a world
where all walks of life: woman & man, class & creed, any color of skin
loved who they loved as free as they can, embracing their difference hand in fucking hand,
and told I was the fool, dumb & naive – just another hopeful kid with a stupid fucking dream,
but the vision stayed, burning in me: the endless struggle to see us F.R.E.E:
Free to be
Right to choose
Equal to me
Equal to you…
I can’t stand the powers that be,
and I can’t stand their fucking chains on me,
so I won’t stand-by with inequality,
open my eyes, rise to my feet,
never let them forget we were born to live fucking free
Free, we live free, We live free until we die
Free, we live free, We live free no matter how they try
Free, we live free, We live free and then we die
Free, we live free, We live free the eternal fight:
To live free from all the pain, from all the hurt that holds up apart
To live free to live, free to love, free to learn who we are.
L’album Demo 2015 est disponible sur le bandcamp du groupe.

Le deuxième album de Free, Ex Tenebris, est sorti en 2017. L’album continu sur la même lancé que la démo sortit 2 ans auparavant, mais avec un peu plus d’introspection. L’album a été écrit et enregistré après la victoire de Trump à la présidence américaine et cela se ressent.
La première chanson, Sisyphus, nom qui fait référence au personnage du même nom de la mythologie grecque. La chanson fait aussi référence au mur que Trump avait promis de bâtir à la frontière sud des États-Unis avec le Mexique, mais aussi aux choses que ce conservatisme fait ressortir aux États-Unis, homophobie, racisme, suprémacisme blanc, etc. La chanson se veut une promesse de lutter pour détruire ces murs.
brothers and sisters
re-burnt at the stake,
and the re-building
of walls I live to break
You can build your wall,
as our love stands for all
You can build your wall,
as our love fights to see it all fall
I’m too smart to give in to your hate,
I’m too strong, not alone, and unafraid
to see your walls: of us and them,
and not knock them down again
and again with soulforce —
I say again and again: true love
trumps hate again and again
La chanson suivante, Out Of Darkness, est une chanson plus en rapport avec l’introspection, nos propres erreurs et comment l’on se coule nous-mêmes et sortir de ce cercle vicieux.
I’m so tired of waiting
and weighing me down
into the swamps of sorrow,
dank and lone
with no one to blame
but my own
hands tied,
mouth sewn,
eyes shut,
hope broke apart,
like that fearless thing I used
to call my heart
Come out of darkness: light
No more sitting silent
in the dim dark
shadows of self-doubt
No more bowing out
and down to fear
No more darkness

L’avant-dernière chanson de l’album, Equity Head, met le doigt sur ce que l’on considère comme l’égalité dans notre société, une «égalité» qui favorise certain et laisse d’autre baigner dans leur misère. Elle veut pousser les gens à voir les injustices qu’ils ne ressentent pas ou ne vivent pas et prendre des actions contre ces injustices. Ces n’est pas parce que l’on ne vit pas des injustices, qu’on ne les lit pas, qu’on ne les voie pas qu’elles n’existent pas. C’est le message de la chanson.
Walk me through the
inequities I don’t feel,
but hear on my streets,
see on my screens,
and ignore in history
“Just have your sisters fail,
brothers chained, and
kept down by centuries of
unjust,
unfair,
bullshit equality,
dreaming equity,
screaming equity,
needing equity now.”
La dernière chanson, May I Be I, se veut elle aussi une sorte d’introspection de soi et de la société dans laquelle on vit. Elle parle d’un vouloir d’être plus que ce que l’on veut que l’on soi, une remise en question de la masculinité. Peut-on être soi-même?
I need to heal myself
But the world wants
something fucking else
Something mindless,
something I am not
I’m not the violent son
cruel unloving one
abusive cold and numb
I am the kind son
gentle loving one
feeling my peace
come undone
by the violent hate
abusive state
on repeat
endlessly
in your
society
Devoid of vulnerability,
destroyed by your masculinity
so will you lend me a hand
to break and change
what it means to be a man to
love,
cry,
forgive,
try to heal inside
May I be I?
L’album Ex Tenebris est disponible sur le bandcamp du groupe.
En formant Free, les membres du groupe seront restés fidèles à eux-mêmes, on a hâte de voir ce que Free nous réserve pour l’avenir.
SanSan